Le torball, un modèle d’inclusion qui rayonne à Nice
Au delà d’un rayonnement sportif grandissant, la 14e édition du tournoi international, récemment organisée par l’association Anices, s’est faite, une fois encore, modèle d’inclusion.
On a eu beau fouiller nos mémoires, peu de pratiques sportives se révèlent aussi inclusives que le torball (1). Un simple masque sur les yeux et la différence s’efface; les valeurs fondamentales comme le partage, le vivre-ensemble et la cohésion résonnent plus fort encore.
Font sens. Au moins le temps d’un match… Sauf que, cette fois, et comme un joli contre-pied aux a priori, c’est aux valides qu’il revient de s’adapter, à une discipline où cécité n’est pas forcément synonyme d’aveuglement. D’ailleurs, certains, parmi ses plus ardents défenseurs, ont, très tôt, su « voir » très loin.
À l’image du président Sébastien Filippini, pas peu fier, à l’issue de la 14e édition du tournoi international qu’organisait récemment son association Anices (Association niçoise d’initiatives culturelles et sportives), de tout ce chemin parcouru depuis la première édition, qu’il a lui-même lancée en 2010. « C’est surtout le fruit du travail de toute une équipe… »
2025 déjà à l’esprit
En tout cas, le tournoi, bien installé désormais dans le calendrier niçois des manifestations sportives, et qui a regroupé des équipes venues d’Allemagne, des Pays-Bas, d’Autriche et d’Italie, a fait le plein au niveau public. Et suscité dans les gradins à la fois respect et admiration.
Dans une salle Malatesta où imposer ce nécessaire silence au bon déroulement des rencontres – les joueurs se repérant au son émis par le ballon – n’a toutefois pas toujours été chose aisée… « À chaud, le bilan est positif, avec un beau vainqueur [les Italiens d’Augusta], qui du reste, s’était déjà imposé ici l’an dernier.
On a eu un niveau vraiment intéressant, ce qui donne encore plus d’éclat à la performance de nos joueurs qui ont fini deuxièmes. On a aussi profité de l’occasion pour donner du temps de jeu à un maximum de nos licenciés, puisqu’on avait choisi d’aligner non pas une, ni même deux, mais trois équipes. En tout cas, tout ça nous incite à persévérer, et à nous projeter, déjà, sur 2025.
Sébastien Filippini, porteur de la flamme
Sébastien Filippini, devenu déficient visuel à l’âge de 16 ans, pouvait donc arborer un large sourire. D’autant qu’à la satisfaction de l’instant, s’ajoutait un énorme sentiment de fierté. Le 25 août prochain, à Antibes, il a en effet été choisi pour être l’un des porteurs de la flamme olympique. « J’ai encore un peu de mal à réaliser, d’autant que je ne m’y attendais absolument pas. C’est fantastique et, surtout, une vraie reconnaissance. Pas que pour moi, mais aussi et surtout pour tous ceux qui au club, œuvrent au quotidien pour le développement de la pratique handisport… »
1. Jeu de balle qui se joue à 3 contre 3. Pour s’imposer, il faut marquer plus de buts que son adversaire. Un match dure 2 x 8 minutes. Les joueurs en défense sont en position d’attente, debout ou à genoux, sans qu’une partie supérieure du corps ne touche terre, et attendent le tir de l’attaquant adverse, déclenché de la main et à ras de terre, sous les ficelles tendues à 40cm du sol, pour stopper le ballon sonorisé à l’aide de grelots, le plus souvent en plongeant. L’équipe défensive devient alors attaquante et dispose de 8 secondes pour relancer.
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